Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage
24 Avril 2022
Le 30 juillet 1867, les félibres catalans offrirent aux félibres provençaux une coupe en argent ciselée en remerciement de l'accueil qu'ils avaient réservé au poète en exil Victor BALAGUER.(*)
Debout, deux figurines en costume latin représentent la Catalogne et la Provence autour d'un palmier supportant une conque de forme antique.
La réception de cette coupe donna lieu, de la part de Frédéric MISTRAL, à la composition d'un hymne enthousiasmant à sept couplets, « La Coupo », plus connue sous le nom de « Coupo Santo », qui est devenu l'hymne de la Provence.
Ce présent précieux n'est sorti de son coffre qu'une fois dans l'année, au cours du « banquet de la Coupe » à l'occasion de la Santo Estello (congrès du Félibrige). Porteur d'une idée humaniste, il incarne le symbole de la fraternité entre les peuples.
La Coupo Santo est une coupe en argent, dont la légende veut qu'elle ait été acquise grâce à une souscription, et que des écrivains et des hommes politiques catalans offrirent aux félibres provençaux, lors d'un banquet qui se tint à Avignon le 30 juillet 1867, en remerciement de l'accueil réservé au poète catalan Victor BALAGUER, exilé politique en Provence en raison de son opposition au gouvernement d'Isabelle II d'Espagne.
Cette coupe est l'œuvre du sculpteur Guillaume FULCONIS et de l'argentier JARRY.
(*) Víctor Balaguer, né à Barcelone le 11 décembre 1824, mort le 11 janvier 1901 est un homme politique et écrivain catalan, l'une des principales figures de la Renaixenca.
Le «capoulié» du Félibrige en est traditionnellement le dépositaire. La coupe est présentée une fois par an lors du banquet qui se tient à l'occasion du congrès du Félibrige, la Santo Estello. Le banquet se termine par la cansoun de la Coupa qui fut écrite par Frédéric Mistral pour commémorer cet événement, sur la musique d'un noël attribué à Nicolas SABOLY, mais en fait du frère Sérapion : Guihaume Tòni PÈIRE. Elle est considérée comme l'hymne du Félibrige.
Traditionnellement, la chanson est chantée dans son intégralité au banquet de La Coupe, lors de chaque Santo Estello, fête annuelle du Félibrige et l'on n'applaudit pas à la fin.
En Provence, dans les cérémonies officielles ou officieuses, il était d'usage de ne chanter que le premier, le deuxième et le dernier couplet pour lequel on se levait. Plusieurs évolutions sont toutefois à noter, prises à l'initiative du Félibrige. Remplacer le deuxième couplet par le troisième, plus optimiste; ne chanter que le premier couplet et le refrain; se lever pour la totalité du chant; applaudir à la fin.
Frédéric MISTRAL décrit ainsi la coupe en argent dans l'Armana prouvençau :
« Es uno conco de formo antico, supourtado pèr un paumié. l'a contro lou paumié, drecho e se regardant, dos gènti figurino que represènton coume sorre la Catalougno e la Prouvènços. »
La Coupe Sainte a été créée par le statuaire Louis Guillaume Fulconis (1818-1873)
Le capoulié est le gardien de la coupe, symbole du Félibrige. Le capoulié est aidé dans sa charge par un secrétaire général (baile), un trésorier (clavaire) et des assesseurs (assessour).
Les Frères Sérapion ou Frères de Sérapion (russe : Серапионовы Братья) sont un groupe d'écrivains constitué à Petrograd, en Russie, en 1921. Il tire son nom des Frères Sérapion, cercle constitué autour de l'auteur romantique allemand Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, auteur du recueil : Les Frères de Saint-Sérapion.
Sources
La revue « Culture à Aix-en-Provence »
« Chants provençaux de la tradition populaire », Nathalie Simian Scisson et Rémy Venture,
La Librairie contemporaine 1999.