Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage
8 Février 2022
Le Félibrige est la survivance nationale qui a ses sources profondes dans le passé et dans l’avenir ; il est la grande école d’éducation nationale ; il répond aux nécessités impérieuses d’une langue et d’un peuple qui reprennent conscience d’eux-mêmes. L’œuvre grandiose de Frédéric Mistral est nourrie de réalité politique et sociale. Ayant du premier coup, marqué la conscience de la réalité linguistique, Mistral, dans toute la suite de son œuvre, nous prodigue la leçon des réalités sociales et des faits vivants…Léon Tessier
Le Félibrige a été fondé au château de Font-Ségugne (Châteauneuf-de-Gadagne, Vaucluse), le 11 mai 1854, jour de la Sainte-Estelle, par sept jeunes poètes provençaux : Frédéric MISRAL, Joseph ROUMANILLE, Théodore AUBANEL, Jean BRUNET, Paul GIÉRA, Anselme MATHIEU et Alphonse TAVAN. Ensemble, ils entendaient restaurer la langue provençale et en codifier l'orthographe.
Une des premières réalisations du Félibrige fut la publication en 1855 d'un almanach entièrement rédigé en provençal, l'Armana Prouvençau (encore publié de nos jours), précédant la publication par Frédéric MISTRAL de Mirèio (1859) et du Tresor dóu Felibrige, premier dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de la langue d'oc.
Son action s'est appliquée au provençal dans un premier temps et s'est étendue rapidement à l'ensemble des parlers d'oc, dès la fin du XIXe siècle. Ses fondateurs avaient émis le souhait que, dans chaque région de ce qui avait constitué jadis? les provinces de langue d'oc, se créent des Escoles regroupant les amoureux de cette langue. L'Escole Gastoû Febus fut fondée en 1896, en Béarn, sous l'impulsion de Michel Camélat et de Simin Palay. Le premier président en fut Adrien Planté, l'un des pères fondateurs avec Jean Eyt, Jean-Victor Lalanne et quelques autres.
La présence du Félibrige sur le territoire où est parlée la langue d'oc a été assurée, entre autre, par des écrivains comme :
• Philadelphe de GERDE, Michel CAMÉLAT (Miquèu Camelat) et Simin PALAY (Gascogne et Béarn) ;
• Auguste CHASTANET, Robert BENOIT, Marcel FOURNIER, Pierre MITREMONT et Jean MONESTIER (Périgord) ;
• Albert ARNAVIELLE, Justin BESSOU, Jacques et Gabriel AZAIS, Achille MIR (Languedoc) ;
• Arsène VERMENOUZE, José MANGE, Régis MICHALIAS, Benezet VIDAL (Auvergne) ;
• Joseph ROUX, Albert PESTOUR, Paul-Louis GRENIER et René FARNIER (Limousin).
Son action s'est particulièrement développée en Provence où la plupart des écrivains d'expression provençale se sont reconnus dans le Félibrige. Parmi eux, on peut citer Félix GRAS, Xavier de FOURVIÈRE, Valère BERNARD, Auguste MARIN, Pierre DEVOLUY, Folco de BARONCELLI, Joseph d'ARBAUD, Bruno DURAND, Marie MAURON, Francis GAG, André CHAMSON, Henriette DIBON, Marcelle DRUTEL, Marius et René JOUVEAU, Charles GALTIER, Marcel BONNET, André COMPAN, Paul MARQUION, André DEGIOANNIi…
L'action du Félibrige concerne toutes les expressions (littérature, théâtre, cinéma, chanson, musique…) et tous les supports (conférences, colloques, publications, congrès et festivals…) dès lors qu'ils vont dans le sens du maintien, de l'illustration et de la promotion de la langue et la culture des pays d'oc, de préférence dans la norme mistralienne.
L'enseignement de la langue de la maternelle à l'université reste une priorité pour le Félibrige. Cette action est relayée au niveau local par les écoles félibréennes et au niveau régional par les maintenances.
Le Félibrige peut agir seul ou en relation avec d'autres mouvements de défense et de promotion de la langue d'oc lorsqu'il s'agit de défendre des intérêts communs, comme la reconnaissance par la France de la Charte européenne des langues régionales, ou minoritaires, ou encore la prise en compte des langues régionales dans les textes et programmes de l’Éducation nationale.
La Santo-Estello, congrès du Félibrige, s'est tenu dans plusieurs villes.
La Santo Estello (Santa Estela en norme classique, Sainte Estelle ou Sainte Étoile en français, en référence à l'étoile des félibres qui représente les régions occitanes) est le nom donné au congrès du Félibrige qui se tient une fois par an dans une ville de langue occitane différente. À cette occasion la Coupo Santo est présentée lors du traditionnel banquet.
Source
• René Jouveau, Histoire du Félibrige (4 volumes), Nîmes, Imprimerie Bené, 1970-1984
Relecture et corrections L.C.L.