Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage

APROMICAV CALVISSON

LA GARRIGUE

Introduction

L'origine du mot garrigue « vient de la racine grecque gar qui signifie rocher ou plus précisément de garric, c'est-à-dire l'arbre du rocher, le chêne vert » (Harrant et Jarry 1987). Pour ces auteurs « la garrigue est une formation végétale xérique sur sol calcaire, pauvre en humus et avec rochers affleurants ». De tous les climats, le climat méditerranéen est en effet le seul où la saison chaude est aussi la plus sèche. Cette caractéristique domine toutes les autres et impose à la végétation des contraintes sévères et des adaptations dont le résultat est une certaine parenté physionomique des formations végétales dans les quelques régions du monde, en dehors du pourtour méditerranéen, où existe ce climat.

Olivaie en garrigue

Olivaie en garrigue

L'état actuel de la garrigue est totalement artificiel et doit tout à une histoire qui débute il y a quelque 7000 ans, au Néolithique, avec l'installation d'une agriculture fixée, de l'élevage et d'une intense pratique du feu s'exerçant à l'encontre d'une végétation forestière souvent naïvement qualifiée de « forêt primitive ». Jusque dans les années 1970, les botanistes de l'Actuel ont été tellement aveuglés par la suprématie forestière de l'yeuse qu'ils ont été contraints à imaginer que « la forêt primitive » était une forêt d'yeuses dont la dégradation progressive conduisait par évolution régressive aux garrigues les plus désertiques et qui pouvait se régénérer par évolution progressive. Josias Braun, un Zurichois, a été le chef de file de cette école, installée à Montpellier. À la même époque, les travaux de Jean-Louis Vernet et de ses élèves, à Montpellier, à partir des restes de charbons de bois issus de feux domestiques dans les sites archéologiques, ont conduit aux mêmes résultats. Il a fallu quelques décennies pour que ces données objectives arrivent à s'imposer définitivement.

Chêne vert et ses glands

Chêne vert et ses glands

Chêne kermes et ses glands

Chêne kermes et ses glands

C'est une longue pression de sélections qui a conduit sur le devant de la scène les plantes capables de supporter une sévère pression anthropique. Ainsi les végétaux capables de résister au feu parce qu'ils repoussent vigoureusement de souche,n tels l'yeuse et le kermès, ou dont les nombreuses graines germent bien sur le sol cendreux tels les cistes, ceux dont le feuillage épineux ou toxique résiste bien à la dent des herbivores (moutons et chèvres) se sont trouvés favorisés. Il serait naïf de croire que les stratégies adaptatives à la sècheresse, au feu, aux herbivores sont apparues récemment, depuis le Néolithique, en réponse à la pression de sélection. Tous ces végétaux existent dans leurs formes actuelles depuis plusieurs centaines de milliers d'années, voire des millions pour les arbres. Avant le Néolithique, à l'époque de la souveraine forêt de chênes pubescents, ils devaient être limités à de petites surfaces dénudées, falaises, vires rocheuses ou pierreuses. Antérieurement, pendant le Glaciaire, ils devaient participer à la formation de végétations xériques parmi lesquelles des steppes, si abondantes à cette époque dans la région méditerranéenne.

 

Source : Dictionnaire visuel des plantes de la garrigue et du midi – Maurice Reille – Éditions Ulmer (2016)

Promenade en garrigue

Promenade en garrigue

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