Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage

APROMICAV CALVISSON

LE CHÂTEAU DU ROURE

Historique

Dès le Xlème siècle, on parte déjà d'un fort, le château de la Teune, qui aurait appartenu aux moines bénédictins établis à environ 2 kilomètres, au Prieuré de Virac.

Ce château féodal entouré de murs avec son village étendu à ses pieds, a été détruit et c'est sur les ruines de cette forteresse que le château actuel a été reconstruit entre la fin du XIVème et le début du XV ème siècle (peu de documents restent pour donner des dates précises, la plupart des archives de la région qui avaient été conservées à l'Évêché de Viviers ayant été brûlées à la Révolution de 1789).

 

Vue d'ensemble de La Bastide et la grande salleVue d'ensemble de La Bastide et la grande salle

Vue d'ensemble de La Bastide et la grande salle

Les seigneurs (connus) de la Bastide de Virac:

Le premier est Claude de SAUTEL, dont la fille aînée, Jeanne de SAUTEL, a épousé Pierre de BEAUVOIR, de GRIMOARD, du ROURE, cinquième fils de Claude de BEAUVOIR, de GRlMOARD, seigneur du Roure, Banne, Grisac et Saint Florent.

A partir de son mariage en 1591, Pierre du ROURE est donc seigneur de la Bastide de Virac. On lui connait deux enfants: Marguerite et Claude. Né en 1602, Claude du ROURE, seigneur de la Bastide, a pour fils aîné Jacques de BEAUVOIR du ROURE, Baron de Saint Florent, seigneur de La Bastide (né en 1638).

On trouve ensuite Louis Claude Scipion, Comte du ROURE, Marquis de Grisac, Baron de Barjac qui fut lieutenant Général en Languedoc et gouverneur de Pont-Saint-Esprit et reçut en héritage la terre de la Bastide de Virac.

Son fils Denys Auguste, comte du ROURE, marquis de Grisac, baron de Barjac, fut le père du Marquis du ROURE, dont le fils vendit le château de la Bastide de Virac à la famille PRADIER en 1825.

Le château appartient aujourd'hui à la famille LASCOMBE dont les membres de la famille PRADIER sont les ancêtres.

 

Scipion de Grimoard de Beauvoir du Roure et Louise Victoire du Roure, petite maîtresse du Grand DauphinScipion de Grimoard de Beauvoir du Roure et Louise Victoire du Roure, petite maîtresse du Grand Dauphin

Scipion de Grimoard de Beauvoir du Roure et Louise Victoire du Roure, petite maîtresse du Grand Dauphin

Blason de la famille Grimoard de Beauvoir et Adélaïde de Grimoard de Beauvoir du Roure

Blason de la famille Grimoard de Beauvoir et Adélaïde de Grimoard de Beauvoir du Roure

Place de la Bastide de Virac et de son château dans les guerres de religion (1562-1629)

Dans les premières années du XVème siècle Luther, moine allemand, est le premier à se détacher de l'église catholique en 1517 et à dénoncer les abus du clergé. Calvin répand cette réforme en France. Dès l'origine de la Réforme, la population de la Bastide de Virac se prononce pour la nouvelle religion et devient protestante. En 1562, le massacre des protestants à Vassy en Champagne, sur ordre du Duc de Guise, est le prélude des guerres de religion. Le 24 août 1572, le massacre de la Saint-Barthélemy contre les protestants intensifie leur résistance. L'édit du 17 juillet 1585 interdisant le protestantisme déclenche les hostilités. Henri IV met fin aux guerres civiles en 1598 en signant l'Édit de Nantes: il accorde aux réformés la liberté de conscience et de culte. La lutte recommence sous Louis XIII. En 1628, les villages de La Bastide de Virac, Lagorce, Vallon et Salavas prennent le parti de la Révolte contre les catholiques.

Les protestants du Vivarais, très inquiets, appellent à leur secours le Duc de Rohan, chef des réformés. En 1628, arrivant du Bas-Languedoc, il entre en Vivarais escorté de ses gens. Il arrive à La Bastide de Virac et loge au château chez le seigneur huguenot Claude du ROURE.

 

Massacre des protestants à Vassy en Champagne

Massacre des protestants à Vassy en Champagne

Rohan fait le siège du château de Salavas qui se rend le 25 mars 1628. Le château de Vallon, « le Chastelas », abdique lui aussi le 27 mars 1628. Après cette victoire fracassante, le Duc de Rohan ordonne la démolition des châteaux de Salavas et de Vallon, pénètre en Vivarais où il termine victorieusement sa campagne, puis repart vers Anduze.

Dès lors, tout va très vite. Louis XIII et Richelieu assiègent Privas qui se rend sans condition le 29 mai 1629. la répression est terrible, la ville est saccagée, les habitants chassés et l'effroi est tel que Louis XIII, parti de Privas le 1er juin, reçoit dès le 2 juin la soumission de Lagorce, Vallon, Salavas, La Tour du Moulin, Vagnas, La Bastide de Virac, les Vans et Barjac.

Les réformés conservent leur liberté religieuse et perdent toutes leurs places fortes. Le 5 juin 1629, l'armée royale continuant sa marche vers le Sud, Louis XIII couche à Vallon. Il ordonne la démolition du fort situé sur le Pont d'Arc, traverse l'Ardèche à Salavas et passe la nuit à Barjac. De là il ira signer, le 28 juin 1629, la Paix d'Alais (ou Grâce d'Alais) qui n'est pas un traité, mais une mesure de bienveillance. Dès le 2 juin 1629, Pierre Tardieu, juge au baillage de Villeneuve de Berg est chargé avec Melchior de Vogüé, Sieur de Rochecolombe, de faire raser les châteaux et les remparts de Lagorce, les Vans et la Bastide de Virac.

 

Le château de Salavas et La Bastide de Virac (château des Roure)Le château de Salavas et La Bastide de Virac (château des Roure)

Le château de Salavas et La Bastide de Virac (château des Roure)

Grâce à l'intervention du Comte du ROURE de Barjac, qui était catholique, le château est en parti épargné. Seuls les mâchicoulis et les échauguettes sont démolis tandis que la partie centrale et les deux grosses tours sont rasées de deux étages.

La Monarchie voulant maintenir « l’église catholique comme église d'Etat », on verra au fil des ans se multiplier les interdits à l'encontre des gens faisant profession de la religion prétendue réformée, pour en arriver bientôt aux brimades à l'encontre des Protestants afin de les obliger à céder, et obtenir leur conversion.

En 1681, Louis XIV organise les dragonnades et révoque l'Édit de Nantes le 17 octobre 1685. Le comte du ROURE se convertit alors au catholicisme. Le château est sauvé mais les camisards mettent le feu aux écuries et à une partie du village après avoir incendié l'église et tué les catholiques réfugiés à l'intérieur. Les protestants révoltés dans les Cévennes, sont appelés « camisards » car ils portaient souvent de grandes chemises ou « camises » sur leur pantalon pour se reconnaître entre eux.

En 1787, Louis XVI signe l'Édit de tolérance Qui accorde aux protestants l'état civil; le culte est toléré. Il faut attendre la déclaration des Droits de l'Homme par l'Assemblée Nationale Constituante en 1789 pour retrouver la liberté religieuse.

 

Les dragonnades organisées par Louis XIV contre les protestants - Édit de tolérance signé par Louis XVI en 1787Les dragonnades organisées par Louis XIV contre les protestants - Édit de tolérance signé par Louis XVI en 1787

Les dragonnades organisées par Louis XIV contre les protestants - Édit de tolérance signé par Louis XVI en 1787

Architecture

Le château fut un bastion protestant et a été rasé de deux étages sous louis XIII et Richelieu à cause de cette appartenance protestante.

La cour intérieure

La porte d'origine, qui était la seule entrée du château, était fermée par une barre que l'on tirait simplement : c'était le système de fermeture des églises et des châteaux. En cas d'attaque, on entassait de grosses pierres pour la renforcer. Des clous, forgés à la main, la consolidaient à l'extérieur.

Un système de défense supplémentaire est visible au-dessus de cette porte: quatre corbeaux supportaient les mâchicoulis par lesquels on jetait l'eau bouillante, la poix fondue, les pierres sur les assaillants.

Des deux côtés de l'entrée, des tours possèdent, à chaque étage, des meurtrières qui complétaient cette défense. Le rocher sert de fondation au château. Toutes les pièces du rez-de-chaussée sont construites dans cette roche.

 

Les machicoulis et à l'intérieur la reconstitution d'une scène de la vie à cette époque
Les machicoulis et à l'intérieur la reconstitution d'une scène de la vie à cette époque

Les machicoulis et à l'intérieur la reconstitution d'une scène de la vie à cette époque

Le balcon donnant sur la cour intérieure a été construit vers 1503 par une équipe de maçons italiens, ce qui explique le style florentin des consoles. C'est à cette époque que le château a été rendu plus habitable.

Un exceptionnel escalier à vis conduit à la magnanerie et à l’atelier de la soie.

La visite du château permet également de découvrir des plafonds à la française d'origine (XVème siècle), une cheminée monumentale (datant de 1584), des meubles paysans anciens, des manuscrits, des collections, une rétrospective sur la répression du protestantisme en Languedoc.

Le chemin de ronde, d'architecture unique, offre une vue panoramique sur les Cévennes, du Mont Lozère au Mont Gerbier-de-Jonc, et sur le Bas-Vivarais. Son caractère unique vient du fait Que les 4 tours, le donjon, une échauguette et tout ce Qui était défensif ayant été partiellement ou totalement rasé en 1629 sous Louis XIII et Richelieu, il domine de ce fait les toitures du village et la cour intérieure.

Sous te chemin de ronde se trouvent des gargouilles par où l'eau de pluie s'écoule.

 

Chemin de ronde et vue sur le Mont Lozère

Chemin de ronde et vue sur le Mont Lozère

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