Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage

APROMICAV CALVISSON

TERRE DES TROUBADOURS - CLARA D'ANDUZA

Terre des troubadours

12e  -  13e siècles

CLARA D'ANDUZA (trobaïritz*)

Stèle de Clara d'Anduza à Anduze

Stèle de Clara d'Anduza à Anduze


Pendant le Moyen-Âge eut lieu une renaissance qui dura deux siècles pendant lesquels rayonnèrent l'art des troubadours, un art nouveau et raffiné qui prit naissance dans la langue et dans la terre d'Oc, une œuvre qui exprime l'amour courtois mais traite également des grands problèmes de ce temps.

À la suite de la croisade contre les « Albigeois » ce foyer de liberté s'étendit en Occitanie et influença toute la littérature européenne.

Chemin de croix des Albigeois

Chemin de croix des Albigeois


Dame Clara d'ANDUZA (née en 1216 et décédée après 1275 à Anduze, Gard*) était une femme très habile et instruite, avenante et fort belle. Elle avait grand désir de célébrité et souhaitait l'amitié des nobles dames et des hommes de valeur.

« Les premiers sires d’Anduze sont solidement implantés, dès le dixième siècle, dans la partie occidentale du comté de Nîmes et dans le sud-est des Cévennes. Ils dominent Anduze, Alès, Sauve, Sommières, Portes et maintes autres places fortes. Leur puissance est assurée par une position géographique stratégique et la protection du puissant comte de Toulouse dont les Anduze sont de fidèles vassaux, Ils contrôlent un antique pont sur le Vidourle qui permet de passer du Rouergue au Bas-Languedoc et battent monnaie dans un atelier de Sommières. Enfin, ils tirent profit de certaines abbayes tant Aniane et Gellone et possèdent, dès la fin du douzième siècle, une partie de Largentière (près d'Aubenas) dont ils exploitent les mines de plomb et d'argent. »

* Voir sur « geneanet » la généalogie de Clara d’Anduze.

Château des Portes

Château des Portes


Clara était follement éprise du troubadour « Uc de SAINT CIRQ » (Quercy) qui ne fut jamais très épris d'aucune dame !

Uc fit sur elle maintes bonnes chansons célébrant sa valeur et sa beauté. Longtemps durèrent leurs amours et il y eut entre eux maintes querelles et autant de réconciliations, comme il advient, en amour, entre les amoureux.

Clara avait une voisine très belle du nom de Ponsa. Elle était fort courtoise, instruite et était fort jalouse de la célébrité et de l'honneur que Uc avait fait acquérir à Clara.

Uc de Saint Cirq

Uc de Saint Cirq


Aussi médit-elle et fit tous ses efforts pour arracher Uc à l'amour de Clara et l'attirer à elle. Uc se sépara vilainement de Clara et se mit à dire du mal d'elle et à louer Ponsa. Clara en fut très irritée mais elle en conclut un si grand dédain qu'elle ne se plaignit ni ne récrimina contre lui. Uc fut longtemps l'ami de Ponsa, dans l'attente du bien et des plaisirs qu'elle lui avait promis. Elle ne lui en fit aucun, bien au contraire, elle atténua chaque jour le bel accueil qu'elle avait coutume de lui faire. . .

Se voyant ainsi trompé, Uc fut très dolent et triste. Beaucoup plus tard, avec l'aide d'une amie de Clara, Uc revint et fit la paix très amoureusement ! Sur ce motif fut faite cette chanson :

             Je ne vis jamais temps ni saison
             ni nuit ni jour ni année ni mois
             qui me plut autant qu'aujourd'hui
             ni où je n'aie fait si grand profit
             car j'ai échappé à un amour mauvais
             où merci ne pourrait m'être d'aucun secours
             et je suis revenu là où je devrais
             trouver loyauté et honneur
             et cœur fidèle et constant.

La seule poésie que nous a léguée la trobaTritz* d'Anduze contient les accents passionnés d'une amante que la colère étouffe.

* trobaTritz : femme troubadour

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