Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage
13 Juin 2024
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D'argent aux trois échalas au naturel surmontés au point du chef d'une grappe de raisin de pourpre feuillée de deux pièces de sinople
Jadis ce nom s'écrivait « LANGLADE », Mais dans les attestations en latin, nous avons ANGLATA dès 1125, et ANGLADA dès le Xlllème siècle en occitan.
A cette époque, on comptait « soixante-cinq feux » comme on disait à l'époque, Hélas, en 1384, on n'en comptait plus que cinq, la fameuse peste du milieu du XIVe siècle ayant fait de terribles ravages.
Nous avons là un mot occitan ou provençal toujours bien vivant : ANGLADA, qui signifie « terrain en forme d'angle ».
On rencontre assez souvent ce nom de lieu dans tous les pays d'Oc. Ce fait est dû à ce que, autrefois, quand on travaillait à la main, on utilisait toujours la terre cultivable. Aujourd'hui, la mécanisation est passée par là et de nombreux ANGLADES ont cessé d'être des terrains agricoles pour devenir des terrains à bâtir.
Pendant le Moyen Âge, le bâtiment du Temple actuel faisait partie du diocèse de Nîmes. D'après une ancienne charte de 436, sous le règne de Louis IV, il fut offert au chapitre de la Cathédrale de Nîmes et le quart de ses revenus allait aux évêques, les trois autres quarts au prieuré de Saint-Baudile. Au Xlllème siècle, le prieuré de Langlade faisait partie du réseau de sites dépendant de la congrégation des moines de la Chaise Dieu créée par St Robert et à laquelle le prieuré versait un tribut.
A la fin du XVllème siècle, Mgr SEGUIER vint visiter la paroisse. Il trouva l'église ruinée et cinq catholiques dans le village. Au moment de la révocation de l'Edit de Nantes, on enregistra de nombreuses conversions. Suite à un rapport du Ministre des Cultes, en date du 27 Ventôse an XI, le premier Consul prit un décret le 8 Germinal an XI qui donnait définitivement l'église aux protestants (cet édifice était à l'époque une des rares églises fortifiées). L'édifice est surmonté d'un joli clocher. Quant à l'intérieur, la sobriété de ce lieu de culte huguenot fait ressortir la majesté imposante d'une voûte en plein cintre.
L'origine en remonte au Xlllème siècle et il figure sur la carte de Nicolas Tassin datée de 1634.
Dominant le village, il en est actuellement partiellement caché par une pinède plantée au début du XXe siècle.
Ce moulin seigneurial de très belles proportions est connu sous le nom de « Moulin Cavalier » en souvenir de la halte faite par Jean Cavalier, Chef Camisard, le 16 Avril 1704, jour de la défaite de Nages.
Tout au long des siècles, la culture des céréales occupait des surfaces étendues, et l'activité du meunier était importante en Vaunage jusqu'à l'apparition des meuneries industrielles à Nîmes et à la disparition des céréales au profit de l'extension des vignobles au début du XIXème siècle.
La municipalité qui a racheté ce moulin, l'a restauré à l'authentique. Il tourne chaque fois qu'ole le lui permet et moud du grain. Seul dans la Vaunage à faire ainsi revivre les pratiques ancestrales, il est l'un des piliers de l'ancrage culturel des vaunageois dans leur terroir.
Avec la restauration prochaine du Four à Pain, il permettra de faire revivre les métiers anciens.
La population langladoise s'était installée entre deux points d'eau, le puits de Germe à l'est et la fontaine du Griffe à l'ouest. C'est en ce dernier lieu que les bassins du lavoir de la Fontaine furent construits en 1822.
Les femmes en demandèrent rapidement l'élargissement à 5 pans pour pouvoir y travailler en vis à vis. En 1891, un généreux donateur fit couvrir ce lavoir « pour mettre les laveuses à couvert du soleil et de la pluie ». En remerciement, la municipalité y fit apposer une plaque commémorative, toujours lisible. La charpente de cette toiture est tout à fait originale, elle est confortée par une armature métallique réglable grâce à des tendeurs et tire fond qui permettent d'en assurer la cohésion.
Restauré en 2006 et protégé par des grilles, le lavoir de la fontaine, situé rue des Lavandières, se trouve sur le parcours qui, depuis la voie verte et l'ancienne gare SNCF, monte dans le village par la rue des Aires, vers le temple et le plateau sur lequel est érigé le moulin à vent. Il y a peu d'années, on pouvait voir la dernière lavandière, sa bassine de linge sur une brouette, traverser le village depuis le Chemin de Caveirac et la rue Basse jusqu'au lavoir dont l'eau claire lui assurait une lessive souple et parfumée.
La vie d'autrefois : Le lavoir et une famille langladoise, heureuse de se faire photographier et la place de l'horloge
Nombreuses en Vaunage et notamment à Langlade, elles sont souvent enfouies dans la garrigue qui a envahi les terres après la destruction de la vigne par le phylloxéra.
Le four à pain n'était ni couvert ni fermé. Il a été agrandi en 1674 et il sert aussi de lieu de réunion pour les consuls. Avec des traces de réparations en l'an V et VIII. Il fonctionne jusqu'en 1886, date de l'apparition des 1ères minoteries. En 1789 lors d'une réunion de formation de la milice bourgeoise, il s'avère trop petit d'où la décision de construction de la mairie. Il a été loué au cours du XIXème siècle à des particuliers. Il sert de remise pour la pompe à incendie et le corbillard jusqu'en 1990.
La Cave de ce château possède une architecture unique. Elle comprend un chais de vinification, un chais d'élevage en barriques, un chais d'élevage en foudres de chêne de Russie ou en cuves. Une étonnante voûte en pare feuilles provençaux double la toiture classique en tuiles et crée un matelas d'air immobile, assurant une isolation thermique et hygro métrique constante toute l'année. L'accès à l'étage supérieur (sommet des foudres et des cuves) est permis par un chemin de ronde extérieur, incliné et contournant la cave. Les bennes à vendanges sont vidées directement par gravité, en raisins entiers, dans les cuves de fermentation. Sous le chemin de ronde, des caves obscures semi-enterrées permettent une bonne conservation des différents millésimes. Dès 1901, l'installation du cellier était consacrée par un Diplôme d'Honneur obtenu au Concours de la Société d'Agriculture du Gard. Sa construction remonte aux environs de 1472 (premières traces), avant cette date, c'étaient des fours particuliers qui étaient utilisés.
La voie verte occupe le tracé de la voie de chemin de fer de la ligne Nîmes-le Vigan. La gare devenue inutile est occupée par un service municipal.
Ce document est signé René, le fils de la garde barrière.
(À ce jour nous n'avons pas réussi à prendre contact avec cette personne ou des membres de sa famille).
« Langlade petit village, tu deviendras une ville !
L'ancienne gare, située dans le quartier de mon enfance. Durant les années 1950, les charrettes et les pastières (Benne basculante utilisée pour le transport des raisins entre la vigne et le cuvier), circulaient dans toutes les vignes de la plaine sur près de 450 hectares. Elles passaient au PN 17 (passage à niveau) à l'entrée principale de notre village. A l'époque les beaux chevaux blancs étaient vaillants, les premiers tracteurs faisaient leur apparition. Les trains à vapeur étaient aussi là, barbouillant de fumée la voie ferrée du serre* de Fourrier (après Caveirac) au pont des corneilles (entre Langlade et St-Dionisy). La micheline, sans fumée, faisait son apparition et nous amenait jusqu'au Larzac. J'ai eu l'avantage d'en conduire une, grâce à Maurice, originaire, comme moi de Sumène. Comme disait, au siècle dernier, le préfet « à Langlade le vin est bon et les femmes sont belles ».
Une bascule qui assurait le pesage de nos bons raisins, se situait à Langlade, angle de la route des pinèdes et du chemin de Saint-Dionisy, qu'on appelait carrefour de la bascule. II y avait une belle vigne, puis un champ entre le château et le PN 17. Puis fut construite une salle polyvalente, et maintenant la mairie, maintenant se construit un bâtiment pour les commerces. Une grande et haute grue se présente devant le château et la belle ferme, de l'autre côté de l'avenue des pinèdes. La notion de ville voulait apparaitre. Il faut dire que la belle et longue voie ferrée reliant Nîmes à Tournemire aurait pu passer à Clarensac, mais c'est par la valeur de son vin que notre côté de plaine a été choisi. Il y avait deux voies ferrées en gare de notre petit village, permettant le croisement des trains. Les tonneaux de vin partaient de la gare de marchandise, c'était aussi un dépôt de poteaux téléphoniques. Ce bâtiment avait été bombardé pendant la dernière guerre, on pouvait y voir les traces encore des derniers impacts, avant la constructions des services techniques ».
Le vin de première serre* contient plus d’alcool que le vin de traite lui-même il est aussi plus riche en matières colorantes et en principes acides, mais moins agréable à boire que le vin de goutte, grâce à un excès d'acide qui assure sa conservation.— (Louis Caille, Petit traité de l’art de faire le vin dans les départements du sud-est de la France, 1892, page 53)
*Le serre (Viticulture) pressurage ; produits successifs du pressurage.
Une pastière - plan de la gare, le quai est toujours là et le châtrau aussii - le serre est aussi un lieu-dit.
« De nos jours il reste la lampisterie où l'on stockait les lampes à mercure. Cette lampisterie avait un préau où pouvaient attendre les voyageurs allant côté Sommières, maintenant c'est un bâtiment qui sert de stockage, ainsi que pour les festivités. La grande salle socioculturelle a repris le site avec les parkings, quelques beaux et vieux platanes plantés dans les années 1880, plus vieux que la Tour Eiffel, ont été coupés. Une aire de jeux de boules a été créée, et un restaurant connu de Nîmes devrait s’y installer. La marquise côté voie verte existe toujours, Comme le vieux puits qui donnait de l'eau à la gare et au PN 17, et permettait de mettre le bon vin au frais, un lavoir était aussi présent et me rappelle de forts moments. Le jardin de la gare très ombragé a reçu des jeux qui sont prisés par les enfants.
Que de souvenirs et de bons moments passés dans ce lieu au frais. On y faisait les festivités du 14 juillet, par son fameux taureau à la broche préparé avec amour par Jean-Pierre et son équipe, on y a chanté la Marseillaise et la Coupo Santo, nous nous retrouvions plus de 700 personnes et pouvions danser, une petite aire bétonnée avait été coulée pour cela. »
La gare et le PN 17 sont toujours là, la voie verte a remplacé la voie ferrée, et nous pouvons faire de très belles balades. Les corneilles ou choucas ont quitté leur pont entre St Dionisy et Langlade, pas loin de Bécagrun, pour s'installer sur nos hauts platanes restants de l'ancienne gare et y nicher dans les troncs. Je me souviens, que les viticulteurs combattaient les corneilles à l'époque, car ils "piquaient" les raisins, je n'ose pas vous dire comment !!!
Dans les années 1960, nous prenions le train pour aller au collège sur Sommières et même au corso fleuri de Calvisson, on y fumait les premières cigarettes des P4. Il y a quelques années a été crée le bâtiment médical avec docteurs, infirmiers et kinés. Une réalisation importante, pratique et utile de nos jours, un service de secrétariat vient d'être installé. Vous pouvez voir des photos d'autrefois et de nos jours.
Allez, bonne lecture René, le fils de la garde-barrière.
Le paquet de P4. Aujourd'hui ce paquet vide se vend aux enchères à partir de 50€ chez les collectionneurs - Un joli tableau peint sur le mur d'une maison.
Sources :
Site de la ville de Langlade-Patrimoine
« Bienvenue en Vaunage » - Document édité par l'Association des communes de la Vaunage
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