Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage

APROMICAV CALVISSON

HISTOIRE DE LA VAUNAGE - CONGÉNIES

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👉
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CONGÉNIES


Située dans le département du Gard, dans la région naturelle de la Vaunage. La situation géographique de Congénies en a fait un lieu de passage et d'établissement humain depuis la préhistoire.
En particulier l'axe de communication est-ouest reliant Nîmes à Sommières et à Lodève, qui passait au sud du village (aujourd'hui le chemin départemental n° 40), est une voie de circulation préromaine dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Par cette route, Sommières  à 7 km à l'ouest et Nîmes à 20 km à l'est.
Mais Congénies était aussi accessible par l'ancien chemin venant du nord, dite ancienne route d'Alès (Anduze, porte des Cévennes, est à 38 km par ce chemin) et ouverte à la communication venant du littoral ou en tous cas du sud (Saint-Gilles et Aigues-Mortes à 28 km, Montpellier à 35 km). L'histoire de la commune en est d'autant plus riche.
Une particularité de Congénies est sa vie religieuse qui, outre son épisode camisard, aboutit au XIXème siècle à la coexistence de quatre communautés religieuses : les catholiques, les protestants réformés, les méthodistes et les quakers.
 

HISTOIRE DE LA VAUNAGE - CONGÉNIES

Préhistoire

La commune compte deux sites préhistoriques : au Puech de la Fontaine (chasséen) environ 4000 av. J.-C. et la Peyra plantada, menhir situé en limite sud de la commune près de la route d'Aubais, qui s’enorgueillit d'être le plus ancien monument de la Vaunage, datant du chalcolithique, vers 2500 avant Jésus-Christ.

Mobilier découvert à CogéniesMobilier découvert à Cogénies

Mobilier découvert à Cogénies

Antiquité

Avant la conquête romaine, Congénies est en plein territoire des Volques arécomiques, tribu celtique d'origine danubienne arrivée dans le Languedoc au IIIème siècle av. J.-C. Nemausus (Nîmes) est leur capitale et leur domination s'étend au moins du Rhône jusqu'aux confins des actuels départements de l'Aude et de l'Hérault. Ils possèdent aussi Narbonne qui est leur principal port de commerce. La Vaunage contient de nombreux oppida qui leur sont attribués, en particulier le très important oppidum de Nages qui a fourni de nombreuses découvertes archéologiques. Lors des travaux de la déviation Aujargues-Congénies, des vestiges dont une monnaie volque arécomique ont été découverts au Puech de Rode. Le territoire passa sous la domination romaine entre 125 et 118 avant Jésus-Christ.
De nombreuses découvertes archéologiques sur le territoire de Congénies montrent que l'activité était importante soit au pied des collines, où se trouve le village actuel, soit au bord de la voie de circulation pré-romaine de Nîmes à Lodève qui passait au sud du village. Ainsi en janvier 1975 au lieu-dit la Chazette, où furent trouvés des structures légères contenant en grande abondance des vestiges d'amphores de provenance étrusque, ibéro-punique et massaliète qui suggèrent l'existence d'habitat saisonniers liés à l'agriculture mais très ouverts sur le commerce méditerranéen. Le site date du Ve siècle av. J.-C. mais a également été occupé au chalcolithique et au bronze final. Les vestiges de la période romaine (monnaies, poteries) sont abondants à Congénies.

près

près

Période wisigothe (412-719)

Après la période romaine, au début du Ve siècle dans de grands désordres, sous le coup des grandes invasions. En 407, les Vandales ravagent Nîmes et sa région et en 412, le roi wisigoth Euric en prend facilement le contrôle avant d'étendre progressivement sa domination à tout le Languedoc et à toute la Provence. Malgré la victoire retentissante des Francs sur les Wisigoths à Vouillé, la Septimanie reste aux mains des Wisigoths qui dominent par ailleurs toute la péninsule ibérique. À noter que, jusqu'en 589, les Wisigoths étaient Ariens, une hérésie qu'ils tentèrent d'imposer à la population par la force. Néanmoins la population s'accoutume à un régime wisigoth assez éclairé (les rois wisigoths sont les auteurs de nombreuses lois qui reprennent et prolongent le droit romain). La population prend par exemple le parti du roi Wamba lorsqu'en 673, il intervient en Septimanie pour soumettre le duc Paul, noble wisigoth qui s'est proclamé roi de Septimanie et qui finit par se rendre piteusement après un bref siège de son château des arènes de Nîmes. L'historien nîmois Jean Poldo d'Albenas note que ce roi Wamba "se conduisit très honnêtement et ne ruina aucun édifice ni public ni privé."
 

Période sarrasine (719-759)

En 711, les Arabes conquièrent l'Espagne mettant fin au Royaume wisigoth et ils poursuivent leurs conquêtes de l'autre côté des Pyrénées les années suivantes. Ils prennent Narbonne en 719, et Nîmes en 725. Certes la bataille de Poitiers marque un coup d'arrêt à cette expansion, mais en Septimanie, les Sarrasins sont toujours présents, menaçant Toulouse, Arles et la Provence. Pépin le Bref reprend Nîmes en 752 et Narbonne en 759 après sept ans de siège. Pendant ces 40 années de domination musulmane, Narbonne avait été une capitale provinciale et les Sarrasins s'étaient fait accepter en pratiquant notamment le système du dhimmi, qui laisse la liberté religieuse aux "gens du livre" contre paiement d'un tribut. Après la chute de Narbonne, Pépin le Bref reprend le contrôle de l'ensemble de la Septimanie. Jean Poldo d'Albenas souligne que les Sarrasins n'ont pas détruit les monuments et installé les premiers hôpitaux alors que les Francs ont ravagé la ville détruisant en particulier tout ce qui pouvait ressembler à un temple romain.
 

Période franque (759- 1300)

La période franque est marquée par le développement des monastères, notamment l'Abbaye de Psalmody et sa filiale Saint-Saturnin de Nodels (entre Aimargues et Codognan) et l'Saint-Gilles, et des agglomérations de la Vaunage dont les noms commencent apparaître sur les cartulaires. L'église Notre-Dame et Saint-André de Congénies, rattachée au diocèse de Nîmes, est mentionnée pour la première fois en 1156. C'est également le développement de la noblesse locale, assise sur ses châteaux, nombreux en Vaunage. En 1096, le chevalier Roland de Congénies est mentionné comme témoin d'une restitution faite à la cathédrale de Nîmes par G. Sabran. En 1163, les chevaliers de Vaunage prêtent serment de fidélité au comte de Toulouse... et se révoltent trois ans plus tard6. En 1207, nouvelle mutinerie qui se termine par un pacte entre les chevaliers des arènes et la cité de Nîmes. La seigneurie de Sommières prend aussi de l'importance sous son suzerain bâtisseur Bernard d'Anduze (1168 – 1223), seigneur d’Anduze, de Sauve, de Sommières et d’Alès, qui marie son fils Pierre Bermond avec Constance de Toulouse, fille du comte Raymond VI de Toulouse.

C'est enfin la période de l'hérésie cathare. Pierre de Bruis est le premier à être brûlé à Saint-Gilles comme hérétique en 11436. Au cours de la croisade contre les Albigeois (1208-1229), Pierre Bermond comme la plupart des membres de la Maison d'Anduze sont des soutiens actif du Comte de Toulouse ; leurs terres, dont Sommières, seront confisquées et rattachées au domaine royal après la bataille de Taillebourg (1242). À partir de 1240 Saint Louis investit à Aigues-Mortes pour accéder à la Méditerranée et s'y lancer dans les croisades. En 1266, Congénies a curieusement deux paroisses et l'evêque de Nîmes décide de n'en garder qu'une. Le prieuré de Saint-André (mas Bresson) disparaît au profit de l'Église Notre-Dame.
 

Le Bas Moyen Âge (1300-1453)

En 1304, Philippe le Bel donne la seigneurie de Calvisson, érigée en baronnie, et une bonne partie de la Vaunage à Guillaume de Nogaret en remerciement de ses éminents services. Il exerce à ce titre la haute justice sur Congénies, la basse justice restant aux mains du Seigneur d'Uzès. La personnalité de Guillaume de Nogaret est si marquante que, chose inhabituelle, l'une des cloches de l'église de Congénies, fondue en 1759, est baptisée du nom de sa famille! Son neveu Raymond de Nogaret hérite de ses biens en 1313. Un recensement de cette époque montre que Congénies comptait alors 83 feux. Un certain nombre de calamités s'abattent sur Congénies et la Vaunage dans les années qui suivent :

• En 1356 Raymond II de Nogaret est capturé par les Anglais alors qu'il guerroyait en compagnie de Jean le Bon. Les Vaunageols sont soumis à un impôt destiné à payer la rançon de leur suzerain. Les impôts et  réquisitions continuent à pleuvoir pendant toute la Guerre de Cent Ans qui se terminera en 1453 en  laissant le Languedoc solidement arrimé au Royaume de France.
 • La région est frappée par la peste noire généralisée à tout le Languedoc en 1348-1349, où elle fait mourir  sans doute la moitié de la population. De nouvelles éruptions de la maladie devenue endémique sont attestées à Congénies et en Vaunage en 1450-1451, puis 1459, puis pendant toute la fin du XVe siècle et encore très fréquemment tout au long du XVIème siècle, notamment en 1533-1535 et en 1586-1587.
• En 1367, alors que les grandes compagnies dévastent le pays, le prieur, le seigneur de Congénies et les habitants passent un accord pour construire des remparts "comportant un portail fortifié". (charte conservée aux archives du Gard)
• En 1421, la Vaunage est à nouveau ravagée, cette fois par les troupes du dauphin Charles, fils de Charles VI le fol, qui assiège Sommières. 
• En 1448, un fort séisme secoue toute la région.

Le denier naufragé de la Méduse , Paulin Étienne d'ANGLAS de PRAVIEL

Paulin Étienne est le fils du militaire Étienne d'ANGLAS et frère du médecin Stanislas d'ANGLAS.

Il embarque à l'Île d'Aix, le 17 juin 1816, au large de Rochefort, sur la Méduse en tant qu'officier d'infanterie, pour rejoindre Saint-Louis-du-Sénégal. Le 2 juillet la Méduse s'échoue avec 395 personnes à son bord au large de l'Afrique. 155 personnes embarquent sur un grand radeau de sauvetage. Lorsque le radeau est retrouvé le 17 juillet par un autre navire de la compagnie, il ne reste plus que 15 survivants.

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Ce naufrage est exploité par les républicains pour stigmatiser l’incapacité de la monarchie à gérer les affaires du pays. Alexandre Corréard, un des quinze rescapés du radeau, publie en septembre 1816 le premier des récits du naufrage. Il met en cause l’incompétence du commandant de la Méduse et accuse Paulin d’Anglas d’avoir volontairement coupé le câble de remorquage du radeau. Pour répondre à cette attaque Paulin publie à son tour sa propre version en 1818. Dans une seconde version Corréard en rajoute une couche, couvre de calomnies et ridiculise Paulin d’Anglas. Cette nouvelle attaque marque la ruine de la famille d’Anglas. Les deux frères de Paulin, élèves à St Cyr sont obligés de démissionner, le mas de Praviel périclite et sera vendu en 1837. A la mort de Corréard en 1858 Paulin d’Anglas réédite ses mémoires en se présentant comme le dernier survivant de la Méduse. Il termine ses jours à Congénies où il a obtenu sous le Second Empire la gestion d’un bureau de tabac, emploi réservé aux vétérans. Paulin d’Anglas est inhumé au cimetière d’Aimargues.

Le bureau de tabac de Congénies et la tombe de Paulin d'Anglas à Aimargues.Le bureau de tabac de Congénies et la tombe de Paulin d'Anglas à Aimargues.

Le bureau de tabac de Congénies et la tombe de Paulin d'Anglas à Aimargues.

Sources :

- bulletins du comité d'étude et de sauvegarde Congénies en Vaunage, 1975-1981 sous la direction de Jean-Marc Roger ;
-  ouvrages La Vaunage de la Protohistoire au XVIIIe siècle ; Maurice Aliger de l'académie de Nîmes ;
-  ouvrages La Vaunage au XIXème siècle, La Vaunage au XXème siècle, La Vaunage au XVIIIème siècle sous la direction de Jean-Marc Roger de l'académie de Nîmes ; association Maurice Aliger.
- Mémoires de Pailin Étienne d'Anglas de Praviel ; Éditions Jean de Bonnot (collection personnelle de Jean Pierre Vinchon).

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