18 Mars 2025
- Un cimetière pour les notables
- Un cimetière privé, républicain
- Séparation des Églises et de l'État
- Sources
Une ordonnance royale du 11 avril 1821 autorise le Consistoire et le Bureau de Bienfaisance à accepter le don Martin.
Un règlement sur la nature, le prix des concessions, le choix et les obligations des entrepreneurs, est rédigé pour ce nouveau cimetière par le Consistoire sur la base du décret du 23 prairial an XII (12 juin 1804) : il s'agira de concessions dites à perpétuité mais de tailles et donc de prix variables. De plus, le romantisme aidant, un aménagement paysagé de ce cimetière neuf est décidé en 1822 et l'on trace « quatre grands triangles formés d'une part par deux issues diagonales plantées d'arbres, et de l'autre par les quatre allées plantées également d'arbres ».
Le Consistoire ordonne donc au concierge de planter « les deux allées principales en grands arbres, une moitié en vernis de la Chine et acacias et l'autre moitié d'alisiers et de mûriers de la Chine. A chacun des angles des compartiments: des touffes de buis, des lauriers tins et un houx. L'espace circulaire et l'angle au fond de la grande allée, en face de l'entrée, seront plantés de cyprès » .
On peut avancer qu'en cette période de Restauration où le catholicisme revient en force dans la ville et diminue leur influence politique, les notables protestants s'appliquent ainsi à affirmer une notoriété économique pour la postérité!
Plus question d'être enterré anonymement dans une fosse commune! Désormais on souhaite avoir sa propre concession, toujours à même la terre, soit, mais « chez soi » et de préférence avec une dalle de pierre pour signaler le lieu. Au départ, le Consistoire insiste pour que ces dalles restent anonymes, mais rapidement on s'autorise à mentionner le nom et le prénom, puis les dates de naissance et de mort, enfin bientôt des informations qualifiant le défunt!
« quand mon œil fatigué se forme à la lumière,
Tu viens d'un jour plus pur inonder ma paupière;
Et l'espoir près de toi rêvant sur un tombeau,
Appuyé sur la foi m'ouvre un monde plus beau. »
Lamartine: Méditations poétiques, 1820. L'immortalité
Deux concessions furent achetées le 10 septembre 1822, puis une troisième deux jours plus tard; les notables achètent de leur vivant les terrains, gage de leur souvenir post mortem dans ce cimetière de propriétaires… La parcelle n°1 est achetée par les Affourtit, une famille originaire de Sauve dont plusieurs membres avaient émigré aux Pays-Bas et en Grande Bretagne à la Révocation; la seconde par Jacques Henri Rossel et la troisième par un Jalabert. Nous retrouvons ensuite nos personnages évoqués de cette génération qui avait traversé Révolution et Empire.
- Pasteur Jacques Olivier Desmont (1682-1793). Pasteur clandestin, artisan avec Rabaut St-Etienne de l'officialisation du culte protestant en France et finalement nommé pasteur de Nîmes par le premier consul lui-même.
- Le pasteur Samuel Vincent, né à Gajan en 1787, (dcd en 1837), joua un grand rôle dans le protestantisme nîmois voire national. Son père, Adrien, pasteur à Nîmes avec Paul Rabaut de 1785 à 1794 avait démissionné en 1794. Pressenti comme président du Consistoire à la fin du ministère d'Olivier Desmont, le pouvoir lui préfère le monarchiste Olivier de Sardan et il ne sera nommé pasteur titulaire qu'en 1820. Samuel est en effet un libéral convaincu, tant sur le plan théologique que politique où il s'oppose à Charles X. Pour lui, seule l'unité de l'Esprit est réelle et vrai; tout le reste étant illusoire, on doit admettre le pluralisme des opinions humaines.
Jacques Olivier Desmont, regsitre militaire et sa tombe -Le pasteur Vincent et l'école baptisée de son nom.
- Antoine Allut. L'histoire de la famille Allut est celle d'une dynastie de riches marchands de laine, qu'Antoine Allut (1682-1754) anoblit en achetant un office de conseiller secrétaire du roi en la chancellerie de la Cour des comptes de Montpellier: il bâtit en 1740 l'Hôtel Allut à Montpellier.
- Antoine Jules Affourtit, décédé à 21 ans. Les Affourtit étaient une famille de Sauve dont plusieurs membres émigrèrent aux Pays-Bas et en Grande Bretagne à la Révocation. Si la parcelle fut la première achetée, le bâtiment en forme de petit mazet ne daterait que de 1832. Construit sans doute à l'initiative de sa mère, Suzanne Ninette Serre, morte en 1843 et veuve de Claude Affourtit.
- Dominique Fornier de Valaurie, né le 30 août 1763 à Nîmes (Gard), mort le 15 novembre 1811 à Nîmes (Gard). Colonel de cavalerie. Général de brigade. Propriétaire foncier à Nîmes (Gard). Administrateur du département du Gard (1799-1800). Maire de Nîmes (Gard, 1800-1801). Membre de l'Académie du Gard.
- Rolland Lacoste, l'ancien Conseiller Municipal d'Empire très impliqué dans le diaconat, meurt en 1836 avec un très joli tombeau proche de la rotonde, inspiré à l'antique de celui des Allut, mais comportant de nombreux symboles sculptés: flambeaux allumés retournés, étoile franc-maçonne, l' « ouroboros » de l'Egypte ancienne, ce serpent qui se mord la queue pour représenter le cycle éternel de la vie; deux formules élogieuses gravées complètent le tableau pour ce notable reconnu:
« Au citoyen intègre.
Au père des pauvres »
Famille Boileau de Castelnau. si on retrouve bien le maire impérial, Siméon Charles, Barnabé mort en 1828, son épouse morte en 1852, ainsi que probablement leur fils aîné Antoine-François (1808->1832) et leur plus jeune fille, Jeanne-Juliette (1821-1918) qui avait épousé en 1840 Guillaume Daniel Grand d'Esnon. Ce dernier, né en 1815 au village d'Esnon dans l'Yonne, est inhumé ici en 1859, ainsi qu'à sa suite plusieurs Grand d'Esnon, ce qui explique ce patronyme bourguignon étrange gravé sur la pyramide!
Ces inhumations échelonnées de 1828 à 1859 et l'absence de documents ne permettent malheureusement pas de dater cet édifice pharaonique ...
Etienne Saussines dit de Seynes est enseveli également dans le nouveau cimetière en 1826, en face de cette pyramide, dans une chapelle à l'antique généreusement sculptée. Il était né en 1758, d'Antoine Saussines, médecin à Uzès et co-seigneur de Seynes et Vaurargues en Uzège, et de noble Catherine d'Azémar qui, veuve, l'enverra faire ses études à Genève de 1770 à 1776. A son retour, il épouse Suzanne Fourmaud et en aura quatre enfants dont Alphonse-Théodore, célèbre architecte nîmois et archéologue. Devenu veuf en 1791, Etienne s'était remarié à Marie-Alix Pandin de Biarges qui lui donnera trois enfants dont Jean Philippe Werther que nous retrouverons ... Liquidant ses propriétés d'Uzège, Etienne s'installe à Beaucaire et Bellegarde, puis Nîmes en 1809. Bonapartiste, le voilà sous le nom de Seynes, Conseiller Général du Gard en 1807 et conseiller municipal de Nîmesjusqu'en 1812.
- Henri Espérandieu. On dit qu'il aurait été élevé par Abraham Carrière, un riche minotier nîmois engagé dans l'Église.
Voire l'article : LE CIMETIÈRE PROTESTANT DE NÎMES (1)
- Louis Ferdinand Fontanès, est inhumé devant la parcelle familiale, dans un petit espace triangulaire resté libre et entouré d'une grille, avec une coLonne brisée portant deux versets sur son socle:
« Quand j'étais dans le monde je les gardais en son nom » et puis « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».
Son épouse Marie, née Peyron (1806-1860) sœur de Suzanne, l'épouse de Samuel Vincent, repose à ses côtés sous une dalle avec dosseret. Les sépultures sont entretenues par le consistoire.
- Benjamin Valz , voire LE CIMETIÈRE PROTESTANT DE NÎMES (1)
A la fin du second Empire, une bonne part de la bourgeoisie protestante nîmoise se retrouve dans l'opposition républicaine. Les avocats Penchinat et Jacques-Louis Laget, devenus « conseiller général » en 1865 fondent avec quelques « quarante-huitards» le journal le « Prolétaire »; on se lance dans le combat pour un enseignement public laïc.
La déroute de Sedan le 2 septembre provoque la journée parisienne du 4. Laget est aussitôt nommé préfet du Gard.
Une épidémie de petite vérole (d'autres disent choléra) qui sévissait à Nîmes depuis le mois de décembre 1870, l'emporte en janvier et fera 115 victimes dans la ville.
Le docteur Louis Perrier, le typographe Irénée Ginoux et Hyacinthe Lamarque assurent l'intérim, un mois chacun.
Louis Perrier, médecin protestant natif de Domessargues en 1835, assure l'intérim. Ce dernier sera surtout connu pour avoir acheté à Louis Rouvière le domaine de Bouillens et sa source, puis créé en 1898 la « Société des Eaux Minérales, Boissons et Produits Hygiéniques de Vergèze » ; cette future source d'eau de Perrier sera nommée en 1905 « fournisseur breveté de sa Majesté Edouard II et de sa Majesté le roi Georges V! »
Auguste Bosc - LE CIMETIÈRE PROTESTANT DE NÎMES (1)
Ferdinand Girard - décèdé en 1881, à 85 ans. Sa fille le fait ensevelir dans le caveau de famille de son époux Jean-Jules Donnedieu de Vabres, au fond du cimetière neuf. Il y retrouve le père de celui-ci, Auguste mort en 1861, à côté de ses deux frères Émile et Émile-Pierre, morts une dizaine d'année plus tôt.
Ali (abréviation probable d'Alibert) Jacques Etienne Margarot en juillet 1838 d'Auguste-Jean (1808-1874) , un des treize banquiers négociants - protestants ou juifs reconnus alors sur la place de Nîmes. Il avait pris des positions tranchées dès le début de son mandat de maire en 1880, quand son prédécesseur royaliste Adolphe Blanchard avait été finalement révoqué pour refus de fêter le 14 juillet ! Le 28 février, Margarot avait lancé la laïcisation des écoles publiques nîmoises alors qu'au niveau national, Jules Ferry ne commencera qu'en mars à prendre des mesures contre les congrégations religieuses enseignant sans autorisation, ne parlera d'école gratuite qu'en juin 1881, et laïque qu'en mars 1882 ! Face à l'agitation royaliste renaissante, on doit faire garder la préfecture par la troupe et la maison du maire par un piquet d'infanterie sur la place d'Assas.
Le 20 avril 1885 au matin, la nouvelle se répand dans les rues de Nîmes comme une traînée de poudre: Monsieur le Maire vient de se suicider d'une balle dans la tête! La veille pourtant, il avait réuni sa famille et ses amis dans le jardin de sa propriété du 2 de la rue Crébillon. Il avait eu un mot gentil pour chacun de ses invités, toujours très à l'écoute, charmeur et brillant comme à son habitude ... Sa mère ELisabeth Pauc décèdera de chagrin six mois après son suicide ... à 77 ans. Après des études à Nîmes au lycée républicain puis impérial (ancien couvent des Jésuites), il était monté à Paris pour suivre des études de droit. Là, il allait fréquenter les milieux étudiants républicains qui commençaient à se structurer clandestinement après le coup d'Etat de Napoléon III, en se retrouvant souvent au café Voltaire place de l'Odéon. Il se lie d'amitié, à la fac, avec un jeune méridional de Cahors d'origine italienne qui a son âge, Léon Gambetta. Ils rencontrent Jules Ferry, de six ans leur aîné, un lorrain marié à une protestante.
Son diplôme en poche, il revient à Nîmes où il s'inscrit au barreau et collabore dans la banque avec son père. IL est rapidement reçu au sein de la loge « L'Echo du Grand Orient » fondé en 1857 où il rencontre probablement le pasteur Frédéric Desmons.
Ali Margarot (1838-1885) fut le premier maire républicain de Nîmes. Il mit fin à ses jours suite à la faillite de la banque familiale dont il était le responsable. Homme engagé, altruiste et généreux, il fit beaucoup pour la Cité gardoise, laquelle pourtant ne lui a pas dédié la plus petite impasse.
Edouard de Boyve, né à Amiens en 1840 d'un père protestant aisé, et très marqué par Le méthodisme de sa mère anglaise, se montre lui, très actif dans les Caisses d'Épargne PopuLaires. Ce personnage élégant aux allures de gentleman avait fait ses études à Paris où il avait été « converti » par le pasteur Bersier. En 1872, il épouse Camille Colomb de Daunant, fille de Julie de Daunant et de François Colomb, mort en 1895, un riche soyeux installé dans le grand hôtel d'angle sur l'actuelle place du 11 novembre; il insiste pour que sa fille et son gendre viennent s'installer avec eux.
Et voilà notre jeune au cœur généreux installé à Nîmes, très actif dans les œuvres caritatives qu'il juge cependant rapidement insuffisantes pour répondre à la pauvreté du monde ouvrier d'alors. En 1883, Edouard de Boyve rencontre à Londres le secrétaire de l'Union coopérative anglaise, et à son retour, il fonde une épicerie coopérative, L'Abeille Nîmoise, à côté de La Solidarité et de La Renaissance. Puis, en accord avec Fabre, tous deux décident de créer en 1884 la Société d'Economie Populaire qui, sous le nom de l'Abeille de Nîmes, regroupe les trois coopératives de consommation pour tous les produits de première nécessité vendus à des prix bas. Le local demeure lieu de réunion avec une salle de conférence pédagogique sur cour. Dans le même temps Auguste Fabre fonde, rue Pelloutier, la Bourse du Travail - la seconde après Paris qui accueille alors la Société d'Éducation Populaire; ce sera ainsi la première université populaire de France!
C'est à gauche de ce monument étrange (ci-dessous) que sera enseveli en 1923, Edouard de Boyve, dans un grand caveau disparaissant actuellement sous une végétion luxuriante d'où émerge un arbre ... Pas d'inscriptions. juste une petite plaque de marbre: « Famille De Boyve ».
Signalons aussi qu'en 1868 et 1882, des crues du cadereau d'Alès avaient dévasté plusieurs tombes et qu'en 1889, un ouragan arrache soixante et un pins, ce qui dégrade vingt six tombeaux!
Antoine Bigot - LE CIMETIÈRE PROTESTANT DE NÎMES (1)
JuLes Salles (1814-1900). Son caveau, dans le cimetière neuf le long du mur du fond, avoisine celui des Donnedieu de Vabres. Il est entouré d'une grille avec un dosseret monumental de près de trois mètres de haut portant, sculpté en bas-relief sur marbre, un personnage féminin sortant d'un tombeau en montrant le ciel. Le dosseret est précédé d'un petit piédestal portant la sculpture d'une palette de peintre.
Voire : LE CIMETIÈRE PROTESTANT DE NÎMES (1)
Élaborée en collaboration entre Ferdinand Buisson et Aristide Briand, avec la participation de Louis Méjean, la loi de séparation des Églises et de l'État avait été voulue par Émile Combes.
Louis Méjean est né en 1874 à Codognan, devenu juriste. Membre de la gauche radicale, il participe à plusieurs cabinets ministériels et devient Directeur des cultes au ministère de l'Intérieur et à ce titre, le ptincipal rédacteur des textes d'application de la loi de 1905. Préfet du Tarn en 1912, il sera sénateur en 1924 avant de se retirer de la vie politique en 1930 pour s'éteindre ven 1952.
Le caveau familial des Méjean tourne le dos à l'allée centrale du cimetière.
1914,1915,1917... seront des dates terribles dans la vie de ce cimetière. De nombreuses familles furent durement touchées durant la Grande Guerre.
Parmi les malheureux,,ce Maréchal des logis, tué à peine arrivé, 7 jours après la mobilisation. Ils'appelait Fernand-Auguste Lavergne. Le monde s'effondrait pour ses parents meurtris qui construisaient à leur fils sur une vaste parcelle proche des terrasses, un véritable monument aux morts, « un simple monument » car ses cendres étaient restées dans le cimetière militaire en Moselle...
En 2000, la municipalité regroupa les tombes militaires au cimetières du Pont de Justice, on ne conserva ici, qu'une seule dépouille devenue anonyme dont la stèle est gravée au « Soldat inconnu ».
C'est dans cette période troublée, en 1916, que mourut à Nîmes Edmond Foulc, fils d'Eugène l'investisseur de génie. Peu versé dans les affaires, Edmond s'était piqué d'art médiéval et de la Renaissance; dès 1857, il devint collectionneur et accumula avec passion des trésors artistiques nombreux et variés: tableaux, bronzes, cuivres, terres émaillées, sculptures, meubles. En 1865, probablement après la mort de son père, il quitte Nîmes pour Paris avec son frère cadet Louis-Denis. Edmond réside quai Conti jusqu'en 1882. Puis tandis que son frère s'est marié à Paris, Edmond revient à Nîmes où il vend en 1883 le jardin Mandragore à la municipalité Margarot qui projette d'y construire le nouveau Musée des Beaux-Arts. Et puis c'est l'hôtel lui-même qu'il faudra vendre en 1908 à Auguste Colomb de Daunant. Edmond fera des legs importants à sa mort en 1916 pour le musée des Beaux-arts enfin construit, et sera enseveli aux côtés de ses père et grand-père dont la fortune avait alimenté sa vie de « dilettante ».
Charles Gide (1847-1932) voire LE CIMETIÈRE PROTESTANT DE NÎMES (1)
Denys Colomb de Daunant était fils d'Auguste Colomb de Daunant et de L. Carenou. Né en 1922, il passa donc son enfance dans ce superbe hôtel de la rue Briçonnet (voire ci-dessus), qu'en 1908, son père avait racheté à Edmond Foulc, avant d'y faire procéder à de nombreux aménagements par les architectes Walker.
Avec ses trois frères, Denys connaît une jeunesse dorée et c'est tout naturellent qu'à vingt ans, il insulte un officier allemand des troupes d'occupation! Il lui faut fuir.
Il tente de rejoindre l'armée française libre au Maroc par l'Espagne mais est arrêté par les autorités franquistes qui le jettent en prison ...
A son retour, il se passionne pour les chevaux et en 1947, son père lui achète le Mas de Cacharel en pleine Camargue, au Nord des Saintes-Maries-de-la-Mer. IL s'y installe et l'aménage en auberge rustique (sans eau courante, ni électricité, ni téléphone) pour accueillir les cavaliers, puis constitue sa propre manade. l'année suivante, il épouse Monique Bonis, petite-fille du fantasque marquis de Baroncelli Javon, mort en 1943 ; or Lou Marquès »* avait un jeune frère, Jacques, mort en 1951 qui dès 1915 s'était lancé dans l'aventure cinématographique et réalisera plus d'une cinquantaine de films.
Rien d'étonnant donc qu'en 1952, Denys Colomb de Daunant soit co-auteur du célèbre court-métrage tourné par Albert Lamorisse, dans sa manade de Cacharel avec ses chevaux; « Crin-Blanc »: le cheval sauvage qui enchanta nos jeunesses. Ensuite, il voyage beaucoup, publie plusieurs ouvrages sur la Camargue et, très inspiré par le Marquis, vit et s'habille comme lui. IL refuse notamment l'électricité pour ne pas gâcher son environnement de poteaux électriques. Il se fera toréador, Directeur des arènes des Saintes-Maries-de-la-Mer et, en 1997, il présidera la corrida dans les arènes de Méjanes à Arles. Son épouse disparait en 2004 et lui, deux ans plus tard, à 85 ans. Bien que sa belle-famille catholique organisât sa cérémonie funèbre dans l'église des Saintes-Maries-de-la-Mer, il fût enterré à Nîmes selon sa volonté, auprès de ses ancêtres, dans un grand caveau plat du cimetière neuf. Il laissait deux enfants.
* « Lou Marquès », petit nom donné au Marquis de Baroncelli.
En octobre 1988, une nouvelle inondation avait emporté quatre cent cinquante mètres de mur en endommageant cent soixante neuf tombes. A l'occasion des réparations, le cimetière est inscrit aux monuments historiques en décembre 2001 avec clôture, bâtiments d'entrée, pont et « sacristie du Désert ».
Francis Ponge, voire LE CIMETIÈRE PROTESTANT DE NÎMES (1)
Sources :
- Site « Cimetières de France et d'ailleurs ».
- https://cimetière-protestant-privé-de-nimes.
- « Lumineuses ténèbres », Didier Leclerc et Jean Fleury, éditions Sansouire.
- Les protestants et la mort, le cimetière protestant de Nîmes.
- https://nimes-eglise-protestante-unie.fr/vie-de-leglise/cimetiere-protestant/
- https://www.reforme.net/societe/deambulation-au-cimetiere-protestant-de-nimes/
- Pour les dates et lieux de naissance/décès, les fiches individuelles sur Internet.
Relecture : Agnès....
Françoise Ladu