Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage
9 Décembre 2021
Dans la petite ville de Calvisson, capitale de la Vaunage, on aperçoit encore les ruines d’un important château fort ayant appartenu à Guillaume de NOGARET, connu pour avoir été le bras droit du roi Philippe le BEL.
Il ne reste plus de ce château que quelques murs et deux salles voutées. Il se situe sur une colline boisée d’environ 130 mètres de hauteur au sud-ouest du bourg.
Pour y parvenir il faut emprunter un sentier qui mène à une tour ronde, ancien moulin à blé transformé en tombeau familial après la Révolution. Calvisson faisait partie du diocèse de Nîmes et de la viguerie de Sommières (juridiction administrative médiévale attestée dès les IXe et Xe siècles dans le Sud de la France) et comptait 641 feux (foyers) en 1749, soit 2000 habitants.
Le nom de Calvisson apparaît pour la première fois dans une charte du Cartulaire du chapitre de l’église cathédrale Notre-Dame de Nîmes, datée de 1080/1096. Il est dit que le château appartient à Bernard ATON IV de TRANCAVEL, seigneur du lieu en tant que vicomte de Nîmes, vassal de Bertrand, comte de Toulouse.
En mai 1112, Raymond BÉRENGER III, comte de Barcelone, attaque Bernard ATON. Grâce à l’entremise de l’archevêque de Narbonne, un accord est signé par lequel le comte de Nîmes cède en alleu*, au comte de Barcelone, douze châteaux de son domaine.
En 1121, Bernard ATON et sa femme Cécile de PROVENCE consentent à marier leur fille cadette Ermessende à ROSTAING II, vicomte de Pasquières, fils de Raymond DÉCAN, seigneur d’Uzès et lui donne pour sa dot « les châteaux de Marguerite, Calvisson et de Beauvoisin …. ».
*Un alleu est une terre franche et libre, contrairement aux fiefs ou aux censives impliquant une redevance seigneuriale. Il s'agit donc d'une terre ne dépendant d'aucune seigneurie foncière.
Durant la guerre qui opposa le roi d’Aragon aux comtes de Toulouse, Bernard ATON est capturé (1181) par Pons GAUCELM de Lunel et, ne pouvant pas payer la rançon demandée, après deux ans de captivité, il est forcé de vendre sa vicomté de Nîmes à RAYMOND V de Toulouse pour enfin être libéré. Pons de GAUCELM devient propriétaire de Calvisson.
Le 21 novembre 1221, RAYMOND VI étend aux habitants de Calvisson les privilèges qu’il avait accordé aux Nîmois, en leur octroyant une charte de franchises qui leur garantit leur sûreté et leur liberté.
Au terme de la Croisade des Albigeois, le 12 avril 1229, la Couronne reprend à RAYMOND VII une grande partie de ses possessions dont la vicomté de Nîmes.
Elle fait même démolir les colombiers qui se trouvent près du château de Calvisson « pour la sécurité du pays ».
En 1255, le château de Calvisson appartient à DÉCAN II, seigneur d’Uzès qui le cède au roi LOUIS IX.
Philippe le BEL (petit-fils de Saint-Louis) et le pape, BONIFACE VIII, s’affrontent. Il est surtout question de la place du clergé dans la société et des impôts que celui-ci doit ou ne doit pas payer. Établissement de taxes, menaces d’un côté (celui du roi), bulles, décrétales, menaces aussi de l’autre. Le roi affirme sa primauté dans le domaine temporel, le pape, celle du spirituel sur le temporel. Et Philippe de se fâcher : il envoie Guillaume de NOGARET en Italie réunir un concile pour juger le pape.
Une rencontre entre l’émissaire et Boniface a lieu à Anagni, le 7 septembre 1303. Les choses dégénèrent, on en vient aux mains.
Le pape s’enfuit à Rome où il mourra peu après. Avec lui disparaît sa politique d’intervention dans les États ; Philippe le BEL a gagné.
Dans une lettre patente, datée du 27 juillet 1304, le roi donne « audit Guillaume le château de Calvisson avec les terres de Lavaunage avec toute juridiction et autres droits, ainsi qu’une rente de 500 livres… ». « L’Assise de Calvisson comprenait les paroisses suivantes : Calvisson, Briac, Cinsens, Langlade, Aiguesvives, Mus, Caudognan, Vergèse, Saint-Dionisy et Maruèges »
Calvisson est ceinte de murs et trois portes y donnent accès : L’une située près du pont, ( Le Rampan)(1) est la plus importante et la plus monumentale ; la deuxième se situe à Flourans (Florent)(2) et laisse le quartier de Palanquine (Palauquine) en dehors des murs ; enfin la troisième est située à l’Herboux(3) , à l’entrée de la rue Pradonne. Dans cette enceinte réduite s’entassent 1500 à 2000 habitants sans aucune notion d’hygiène ! La rue droite traverse le village de la porte 1 à la porte 2. L'enceinte où se situe le château s'appelle le Fort Vieux. Ce puissant château est dressé sur la colline, il est surmonté de deux tours de 18 et 22 mètres. La grande salle a 26 mètres de long et de nombreuses dépendances. L’ensemble couvre 2000 m². Il apparaît comme ayant une grande importance dès cette époque. C’est un château fort commandant toute la région… Un gibet se dresse au pied du château au lieu dit « Ro di mort », chemin de la potence ?
* Les murs sont constitués de pierres de formes et de tailles inégales.
* Bien qu'elles ne soient pas très bien alignées elles forment un vrai rempart
* Actuellement les murs ne comportent plus de systèmes de défense : Archères, crénelage, mâchicoulis.
* Parfois, une ancienne ouverture apparaît. Avec les mètres cubes de terres sous les pieds, il est difficile de dire si c'est une fenêtre ou une porte.
* Des effondrements, certainement causés par les siècles sans entretien .
* On aperçoit une ouverture, sans doute une "porte" .
* L'arc de décharge ainsi que le linteau semblent fragiles.
* Par une ouverture on entrevois une grande salle de dimensions difficiles à évaluer
* Plus haut, une voûte, peut-être une citerne.
* Durant ce cheminement vers le sommet, on rencontre des pans de mur en équerre dont les pierres, bien qu'elles soient de dimensions asymétriques, montrent une surface bien appareillée.
* On découvre une nouvelle ouverture donnant sur une salle plus petite dont on ne pourrai dire quelle fut son utilité, peut être un magasin de stockage.
Relecture LCL