Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage
28 Février 2024
Né le 1er août 1863 à Aigues-Vives, Gaston Doumergue est issu d'une famille protestante languedocienne. Son père, Pierre Doumergue, est propriétaire vigneron. Sa mère, Françoise Pattus, l'élève dans la foi protestante et l'admiration des idées républicaines. Il était le grand-oncle de la dramaturge Colette Audry. Élève brillant, il affirme avoir appartenu à la « génération de la revanche, animée d'une belle ardeur patriotique », après la défaite de 1870.
Après une licence et un doctorat de droit à Paris, il s'inscrit en 1885 au barreau de Nîmes , en 1890 dans la magistrature comme substitut à Hanoï, en Indochine. Son séjour est bref car il revient en métropole à la mort de son père en 1891.
En 1893, alors qu'il est juge de paix à Alger, il revient en France, à Aigues-Vives, et présente sa candidature à une élection législative partielle, en décembre, destinée à pourvoir le siège d'ÉMILE JAMAIS.
Encouragé par sa mère qui suit pas à pas sa carrière, Doumergue est élu député radical de Nîmes, battant au second tour, avec 10 101 voix, le maire de Nîmes, Gaston Maruejol, qui n'obtient que 24 suffrages. Il assiste au banquet donné à Lyon par le président Sadi Carnot le 24 juin 1894 lors duquel ce dernier est mortellement poignardé par l'anarchiste italien Caserio. Cet événement lui fait prendre conscience du sérieux et du danger de l'exercice du pouvoir. Il est réélu député le 8 mai 1898, au premier tour du scrutin, par 11 514 voix contre le conservateur Albert de Nesmes-Desmarets. Dès 1894, il dénonce d'ailleurs la «bienveillante indifférence et non la sympathie prononcée» de l'opinion publique vis-à-vis de la politique coloniale, qui masque les pillages des territoires conquis et la violence de l'administration. Ses convictions laïques et républicaines lui font prendre parti pour Dreyfus. Ses mandats successifs sont aussi l'occasion pour lui de défendre les petits producteurs agricoles. Son influence au sein de la gauche grandit. Il est, pour la troisième fois, élu député le 27 avril 1902, dès le premier tour. Franc-maçon depuis 1901, il a été initié au sein de la loge L'Écho du Grand Orient à l'Orient de Nîmes, Grand Orient de France où il n'a pas fait preuve d'une assiduité particulière.
Émile Jamais, né à Aigues-Vives dans le Gard le 10 décembre 1856 et mort dans la même ville le 10 novembre 1893 (à 36 ans), est un homme politique français. ami de longue date, tout juste réélu lors des élections d'août 1893 mais mort subitement le 18 novembre, avant l'ouverture de la session parlementaire. Rien ne le destine à la politique et son grand-père avait même refusé en 1836 sa nomination comme maire du village en raison de la modestie de sa fortune dans un régime censitaire.
Ministre de plusieurs gouvernements. Sous la présidence d'Émile Loubet, il est ministre des Colonies, dans le gouvernement Émile Combes, de 1902 à 1905. Il est ministre sans interruption de 1906 à 1910, d'abord au Commerce et à l'Industrie, où il crée la direction de la marine marchande, puis à l'Instruction publique et aux Beaux-arts, à partir de 1908, en remplacement d'Aristide Briand. À ce titre, il prononce le 4 juin 1908 un discours, au nom du gouvernement, lors du transfert des cendres d'Émile Zola au Panthéon. Il se montre un fervent défenseur de l'école laïque et plaide en faveur de l'enseignement de l'arabe en Algérie. Il devient par ailleurs vice-président de la Chambre des députés durant une année, de février 1905 à mars 1906, entre ses deux ministères. En 1910, il est élu sénateur du Gard, après le décès de Frédéric Desmons. Doumergue est réélu en 1912 et en 1921.
Président du Conseil Du 9 décembre 1913 au 8 juin 1914, il est président du Conseil et ministre des Affaires étrangères à la demande du président Poincaré, qui cherche en Doumergue un conciliateur capable de former un cabinet « d'entente républicaine ». Dès lors, il s'attache à concilier les revendications du parti radical et l'intérêt du pays, dans un horizon international qui s'obscurcit : l'homme d'État prend le pas sur l'homme de parti. Le radicalisme ayant officiellement répudié, depuis 1907, l'anticléricalisme et l'antimilitarisme, Gaston Doumergue doit défendre la loi du service militaire de trois ans, qu'il a votée, non sans scrupule, en août 1913 : « Nul d'entre vous n'attend que nous rouvrions le débat : c'est la loi». La proposition de création d'un impôt sur le revenu par son ministre des finances Joseph Caillaux déclenche une polémique au sein des conservateurs, mais est finalement votée en juillet 1914 par un Sénat qui y était hostile depuis cinq ans.
L'heure est à la politique de réarmement et de resserrement des alliances, que mènent à bien Poincaré et Doumergue. Il ne perd pas pour autant de vue la situation internationale et les chancelleries sont continuellement tenues en alerte. Le parti radical arrive largement en tête des élections législatives du printemps 1914 et cette majorité de gauche, élue sur le thème de la paix, occasionne au Président un grand embarras pour constituer un cabinet pouvant succéder à Doumergue.
Le 3 août 1914, le jour même de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France, marquant le début de la Première Guerre mondiale, le nouveau président du Conseil René Viviani fait appel à lui pour le remplacer au ministère des Affaires étrangères, lors de la composition de son éphémère premier gouvernement. Puis, il est ministre des Colonies dans les gouvernements qui se succèdent du 26 août 1914 au 19 mars 1917. Durant ce mandat, en pleine guerre, il assure la sécurité des possessions françaises et met en place avec le tsar Nicolas II de Russie un traité de paix - qui devient cependant caduc à la suite de la Révolution d'Octobre.
En février 1923, il est élu président du Sénat, en remplacement de Léon Bourgeois
Président de la République Sa carrière culmine avec son élection à la présidence de la République, le 13 juin 1924, pour un mandat de sept ans. Cette accession à la tête de l'État est le résultat de plusieurs événements politiques successifs. Les 11 et 25 mai qui précédent voient la victoire aux élections législatives du Cartel des gauches, malgré un nombre de voix supérieur pour la droite et grâce à une loi électorale accordant une prime aux alliances. Raymond Poincaré, président du Conseil depuis 1922, désavoué, remet sa démission. Paul Painlevé est porté à la tête de la Chambre grâce aux voix du Cartel emmené aussi par Blum, Herriot et Briand, contre le candidat des droites, André Maginot. Ainsi, la gauche, qui a obligé Alexandre Millerand à démissionner, croit alors pouvoir porter Painlevé à la présidence, mais les modérés déjouent ses ambitions en se reportant massivement sur Gaston Doumergue, qui bénéficie déjà d'une partie des voix de gauche. Il obtient 515 voix sur 815 votants.
Il meurt le 18 juin 1937, dans sa maison d'Aigues-Vives, à l'âge de 73 ans. Le gouvernement décide de lui organiser des obsèques nationales, qui se déroulent à Nîmes. Sa tombe se situe dans le petit cimetière d'Aigues-Vives, où son épouse Jeanne (née Gaussal) est inhumée à ses côtés en 1963.
Sources :
Base de données de l'Assemblée Nationale
Article paru dans la Lettre de nos Moulins N° 47
Relecture: Lysiane et Christian Letellier