Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage

APROMICAV CALVISSON

LA MAIRIE, SON CAMPANILE ET SA CLOCHE

LA MAIRIE, SON CAMPANILE ET SA CLOCHE

La Mairie

La mairie actuelle de Calvisson, important et élégant bâtiment, fut construite en 1848, sur l'emplacement de l'ancien hôtel de ville, lui-même situé sur l'emprise occupée précédemment par la maison consulaire. On accédait à l'ancienne mairie par un porche détruit en 1875.

Le balcon en fer forgé, ainsi que le campanile, sont à remarquer.

Façade de l'Hôtel de Ville avec son balcon et son campanile

Façade de l'Hôtel de Ville avec son balcon et son campanile

Historique des cloches de la Ville

Chaque jour, du matin au soir, la cloche de l'horloge municipale rythme la vie des habitants.

Une cloche dont l'histoire semble bien connue : refondue en 1661, pour un poids d'environ 800 kg, est alors installée sur le temple protestant de la Calade à Nîmes, mais délaissée après démolition de ce temple à cause de sa dédicace  :  « Sans avoir l'usage de la parole, j'appelle aux assemblées saintes les Saints habitants de la cité qui honorent le Christ dans la pure religion » et « Pour Messieurs de la religion réformée de Nîmes pour servir à leur grand Temple »  . Achetée par la Communauté protestante de la Ville de Calvisson, elle aurait été installée en 1696 sur la tour du « Grand Four ».

Elle fut installée ensuite dans le campanile de la mairie où elle sonne aujourd'hui. Mais quand ? Vers 1760, à l'achèvement de la première maison consulaire de la Grand-rue ou vers 1850, après construction du bâtiment actuel ?

 

Croquis de décembre 1698, par le notaire Antoine Petras, dans le Terrier du Bureau de Charité.

Croquis de décembre 1698, par le notaire Antoine Petras, dans le Terrier du Bureau de Charité.

Voilà pour "notre cloche d'aujourd'hui". Mais avant ? … Remontons le temps ...

Au conseil consulaire du 20 janvier 1591 on profite de la présence en ville d'un fondeur pour envisager « de lui faire faire une cloche de 25 quintaux (alors en livres, soit environ 1 225 kg) pour faire un reloge (une horloge) ».

Le fondeur est présent au conseil suivant (10 février) ; il demande 30 livres (environ 900 €) par quintal et refuse le délai de paiement souhaité par la Communauté. On ne fait donc pas affaire avec lui mais on lui paie « la dépense de bouche occasionnée durant son séjour ».

Le registre de 1593-1595 étant manquant, on ne retrouve mention d'une cloche qu'au conseil du 30 juin 1596 : les consuls ont fait réparer à Montpellier « le rouage servant, jadis à la grande cloche du reloge du présent lieu ... » ; il semble bien que cloche et horloge étaient « en panne » depuis quelque temps déjà ...

Mais le 9 novembre 1596 arrive la cloche que les consuls ont fait faire dernièrement en Avignon, ... mise dans le four de la maison commune de la ville en attendant le maître ingénieux de Nîmes ; celui-ci doit venir la monter au sommet de la tour. Elle pèse 23 quintaux 65 livres (environ 1 160 kg) ... et, a coûté 851 livres et 8 sols (environ 53 500 €).

Le levage est entrepris le 12 novembre, par 8 hommes sous la conduite de 3 maîtres ingénieux » ; mais à une hauteur de 1,30 mètres les cordes cassent et la cloche retombe sur le tas de fagots qu'on avait mis dessous par précaution, sans dommage. On range alors la cloche. Et le levage reprend le surlendemain 14 novembre ; cette fois-ci en utilisant un engin nommé la cabre (une chèvre)  et de grosses tortoryères (cordages) des moulins. Au bout de 3 heures, la cloche, qui donna beaucoup de peine , est au sommet de la tour.

 

LA MAIRIE, SON CAMPANILE ET SA CLOCHE

On reparle d'une « campane » (cloche) au conseil du 3 septembre 1623 : celle de la ville semble alors fêlée ... On décide donc que les habitants de Sinsans prêteront la leur jusqu'à ce qu'on ait les moyens pour en faire une autre plus grosse.

Mais ce projet n'abouti pas. Alors, au conseil du 19 novembre, on décide de s'accorder avec un fondeur ambulant pour une cloche de 15 quintaux (environ 730 kg).

La cloche sera fondue le 10 mars 1624. Après quelques difficultés de paiement le fondeur, qui finalement  la libère  contre un acompte. La cloche est portée et rangée dans le four commun avant d'être levée. Puis on va à Aimargues chercher des barres de fer suffisamment solides pour la suspendre.

Enfin, le 22 mars 1624, la campane neuve a été suspendue sur la tour de Calvisson, laquelle pèse quinze quintaux soixante une livres (environ 765 kg).

En mars 1632, on s'apercevra que la  cloche a  été  mal posée et risque de tomber. Deux habitants                 « accommoderont la campane comme il sera de besoin ».

* * * * * * *

Aucune autre cloche n'est mentionnée ensuite dans les délibérations consulaires jusqu'en 1678, et les registres des années de 1679 à 1705 ne nous sont pas parvenus.

En toute hypothèse, en mars 1624, la cloche n'a pas été montée sur le temple, elle ne pesait pas 179 quintaux (~8,76 tonnes ) et elle ne s'est pas abattue sur le sol en 1632.

On peut douter de l'exactitude de ce chiffre cité par certains auteurs anciens, environ 8,76 tonnes et un volume en conséquence ! Pour comparaison, le bourdon de la Cathédrale de Nîmes pèse environ 2 tonnes, et celui de la Cathédrale de Montpellier 4 tonnes.

La cloche de Calvisson aurait été, à l'époque, parmi les cinq plus grosses de France.

À la lecture des délibérations consulaires, peut-on envisager que notre ville ait eu alors des moyens de transport et de manutention suffisants pour un tel monument ?

Et la Communauté, impécunieuse en permanence, aurait-elle disposé des finances nécessaires pour une telle dépense (métal, transport et manutention) ?

À la simple lecture des documents anciens numérisés en début d'année 2021 à l'initiative de la municipalité, reprendre l'affirmation du poids, publiée déjà dans les premières années du 20ème siècle, peut-elle résister à une analyse, même sommaire, vraisemblable ?

 

Sources :

Sur la Mairie : Article paru dans « La Lettre de nos Moulins , N°1 »
Historique des cloche :  Ce texte relevé dans http://brozer›telearchives, nous a été communiqué par Monsieur Guy Serres.

                                                                                                                                           Relecture LCL

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