Association pour la protection et la mise en valeur de Calvisson et de la Vaunage
2 Janvier 2022
Roger LEENHARDT, Critique et réalisateur, né à Montpellier le 23 juillet 1903 est décédé à Paris le 3 décembre 1985 (d'une crise cardiaque). Il a vécu les quinze dernières années de sa vie à Calvisson où il a été enterré.
"Monté" à Paris à dix-huit ans, il y poursuivit des études de lettres, puis de philosophie à la Sorbonne.
Le hasard plus que la vocation va décider de l'entrée de Roger Leenhardt dans le milieu cinématographique. Profitant d'une recommandation de son cousin Tony Leenhardt, ingénieur du son aux studios Eclair, il débuta comme stagiaire au montage.
Aux côtés de Paula Tsang, il travaille à quelques films de fiction, - dont Crainquebille, de Jacques de Baroncelli (1933) – puis sur les actualités Eclair-Journal.
En octobre 1934, la jeune revue Esprit, fondée par Mounier, lui confia la chronique cinématographique, qu'il tiendra jusqu'en 1938. C'est à cette tribune puis, plus tard, dans sa collaboration avec Les Lettres françaises (1944-1945), Les Temps modernes (1945) et l'Ecran français (1946-1948) que LEENHARDT compose une œuvre critique importante. On lui doit quelques textes demeurés célèbres : sa défense de Citizen Kane, publiée en réponse à la critique de Sartre (L'Ecran français, 3 juillet 1946) et surtout son « A bas Ford, vive Wyler !» (L'Ecran français, 13 avril 1948).
Dès 1934, Roger Leenhardt crée aussi sa propre société de production, les Films du Compas, qui deviendront les Films Roger Leenhardt en 1957, toujours en activité aujourd'hui. A partir de cette date, il inaugure une longue carrière de réalisateur-producteur de films documentaires de court métrage.
En 1949, il fonde avec Robert Bresson et Jean Cocteau, le club Objectif 49, véritable vivier pour les futurs ténors de la Nouvelle Vague, c'est là que se forgeront de solides amitiés avec Truffaut, Doniol-Valcroze ou Rohmer.
Modèle pour ces jeunes critiques, Leenhardt restera un repère lorsqu'ils seront devenus cinéastes. Premier auteur complet d'un film entièrement réalisé en extérieur, il sera d'ailleurs baptisé "le père de la Nouvelle Vague" et ne sera pas privé d'hommages.
En 1964, dans "une femme mariée", Godard lui fait symboliser l'intelligence et le fait monologuer sur la tolérance et le goût du compromis. François Truffaut, en 1977, lui offrira une petite silhouette dans l'Homme qui aimait les femmes.
A la fin de sa vie, Roger Leenhardt s'était retiré au cœur de Calvisson (dans le Gard) où il avait coutume de recevoir pour le thé, cinéastes, comédiens ou cinéphiles avides de souvenirs et de conseils.
En octobre 1985, l'association F.I.F.R.E.C. avait organisé au Sémaphore, à Nîmes, une rétrospective de ses films en sa présence. Deux mois plus tard, le 3 décembre 1985, le cinéaste disparaissait brutalement d'une crise cardiaque, lors d'un séjour à Paris.
Dans le journal les Mercuriales, réponse à Claude Autan Lara qui avait sévèrement critiqué le film "Les dernières vacances" de Roger Leenhardt
Sources : Les presses du Languedoc "Dictionnaire du Cinéma dans le Gard" Bernard Bastide - Jacques Olivier Durand
(Encyclopédie Universalis)
(Ciné-Ressources – Fiches personnalités)
(Midi-libre)
Vous pouvez également lire l'entretien qu'a eu Alain Avesque avec Blaise LEENHARDT, le fils de Roger, dans "La lettre de nos Moulins" N° 5 pages 5 et 6